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Malnutrition : près d’un enfant sur deux touché à Madagascar

Antananarivo, 27 juin 2025 – Près d’un enfant malagasy sur deux souffre d’un retard de croissance lié à la malnutrition. Ce constat préoccupant a été mis en lumière ce jeudi lors de l’événement « RENDEZ-VOUS DU REMAPSEN » organisée par le Réseau des Médias Africains pour la Promotion de la Santé et de l’Environnement (REMAPSEN), en collaboration avec l’ONG HAFA et l’Association Mentor E.C.C.E.

Les données présentées par l’éducatrice et militante des droits humains Marcelle Dominique Raveloarinanja, dressent un tableau inquiétant de la situation nutritionnelle des enfants à Madagascar. Selon les chiffres partagés lors de l’événement, 47 % des enfants présentent un retard de croissance dû à la malnutrition chronique. Environ 6 % des moins de cinq ans souffrent de malnutrition aiguë sévère, mettant leur vie en danger. De plus, 36 % sont atteints d’anémie, souvent provoquée par une carence en fer dans leur alimentation.

Les régions du Sud, telles qu’Androy, Anôsy et Atsimo-Andrefana, figurent parmi les plus touchées, avec des taux de malnutrition dépassant parfois les 60 %. La situation est d’autant plus préoccupante en milieu rural, où les chiffres sont deux fois plus élevés qu’en zone urbaine.

Les causes de cette crise nutritionnelle sont multiples. Deux familles sur trois n’ont pas accès à une alimentation diversifiée. Un enfant sur trois ne consomme aucune protéine animale au moins une fois par semaine, et seuls 42 % des nourrissons bénéficient d’un allaitement maternel exclusif durant leurs six premiers mois.

À cela s’ajoute un manque criant de sensibilisation sur les besoins nutritionnels des enfants, des pratiques alimentaires inadaptées, ainsi qu’une pénurie de produits nutritionnels thérapeutiques dans un centre de santé sur trois.

Un droit fondamental non respecté

« Le droit à une nutrition adéquate est inscrit dans la Convention relative aux droits de l’enfant », a rappelé Marcelle Dominique Raveloarinanja. « Madagascar a faim, et ce sont les enfants qui en paient le prix. » Elle a appelé à une prise de conscience collective face à cette crise qui, malgré son ampleur, demeure largement ignorée.

Le rôle important des médias

Face à cette situation, les journalistes ont été appelés à s’engager davantage. « Donnez la parole à ceux qui ne l’ont pas. Valorisez les bonnes pratiques. Dénoncez les inégalités », a plaidé la conférencière. Elle a insisté sur la responsabilité des médias à éveiller les consciences, à relayer les réalités de terrain et à porter les revendications des plus vulnérables.

À l’issue de la rencontre, un message fort a été retenu : la lutte contre la malnutrition infantile ne peut être menée en silence. Elle doit devenir une priorité partagée, un combat collectif pour garantir à chaque enfant à Madagascar son droit fondamental à une alimentation saine et suffisante.

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