Santé

Grossesse précoce : entre tabous et précarité

À Madagascar, de nombreux jeunes deviennent parents bien avant d’y être préparés. L’absence d’éducation complète à la santé sexuelle et reproductive, conjuguée à la précarité économique et aux tabous sociaux, empêche une majorité d’entre eux de faire des choix éclairés concernant la maternité et le nombre d’enfants.C’est l’un des constats majeurs soulevés par le dernier rapport mondial de l’UNFPA (Fonds des Nations Unies pour la Population), présenté le mardi 08 Juillet au QG des jeunes à Ankorondrano. À l’occasion de la remise officielle du document par les représentants de l’UNFPA au Ministère de la Population et au Ministère de la Jeunesse et des Sports, la situation préoccupante des jeunes Malagasy a été mise en lumière.

« Ce rapport est mondial, mais il parle aussi de nous, ici à Madagascar. Il met en évidence une crise silencieuse liée à la hausse des grossesses précoces », a déclaré Josiane YAGUIBOU, représentante de l’UNFPA Madagascar.

Selon l’étude, de nombreuses jeunes filles tombent enceintes dès l’adolescence, souvent sans en avoir voulu ou sans disposer des ressources nécessaires pour élever un enfant. Le manque d’accès à la planification familiale, aux informations fiables, ainsi qu’à des services adaptés, contribue à maintenir ce cercle vicieux de pauvreté et de vulnérabilité.

« Le droit de choisir si, quand et combien d’enfants avoir est un droit humain fondamental », a rappelé Mbolanoro RAMISIJARIVALA, Secrétaire Général du Ministère de la Population et de l’Unité nationale. « Garantir cette liberté aux jeunes Malgaches est un enjeu de développement. »

Face à cette réalité, les autorités et leurs partenaires appellent à renforcer l’éducation sexuelle, tant dans les écoles que dans les familles, et à lever les tabous qui empêchent les jeunes d’accéder à l’information et aux services de santé reproductive.

Le rapport de l’UNFPA plaide pour des politiques publiques plus inclusives et adaptées aux besoins des adolescents et des jeunes adultes. La prise en compte de ces questions est essentielle pour espérer un avenir où chaque jeune Malgache aura réellement la possibilité de faire des choix libres et éclairés.

 

 

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