Selon le rapport publié à l’issue de la dernière réunion du Ministère de la Santé Publique et des Partenaires Techniques et Financiers (PTF) en octobre dernier, 19 407 cas dépistés de VIH/SIDA ont été enregistrés cette année contre 17073 en 2023. Face à cette situation préoccupante, la 3ᵉ Conférence Nationale sur la Santé et les Droits Sexuels et Reproductifs (SDSR), qui se tient les 25 et 26 novembre, se concentre sur la continuité des plaidoyers initiés par le réseau SDSR. Le thème de la conférence : « Lutter ensemble contre le SIDA », met en lumière l’urgence d’une mobilisation collective. Un dépistage rapide avec une prise en charge gratuite marquera le deuxième jour de cet événement.
« La Conférence SDSR a pour objectif d’apporter la contribution de la société civile dans la lutte contre le VIH/SIDA et de plaider auprès des autorités pour davantage de transparence sur les données existantes », a souligné Rajaobelimahefa Lilianne, présidente du réseau SDSR.
Des Statistiques Officielles Contrastées
Bien que le taux officiel de prévalence du VIH/SIDA soit inférieur à 0,5 %, des études récentes révèlent une augmentation significative du nombre de cas dépistés parmi la population générale. Si aucune mesure décisive n’est prise en matière de sensibilisation et de prévention, Madagascar pourrait connaître une flambée des cas. Les prévisions pour 2030 estiment un taux de prévalence compris entre 9 % et 24 %, comparable à celui des pays d’Afrique australe.
L’Enquête Démographique et de Santé de Madagascar (EDSMD) 2021 met également en lumière des comportements à risque chez les jeunes. Parmi les adolescents de 15 à 19 ans, 17,8 % des filles et 8,2 % des garçons ont eu des rapports sexuels avant l’âge de 15 ans 82 % des femmes et 92 % des hommes n’ont jamais réalisé de test de dépistage.
Seulement 3 % des femmes et 2 % des hommes connaissent leur statut sérologique.
Les données actuelles soulignent l’urgence d’intensifier les efforts de sensibilisation, de prévention et de dépistage. Une action coordonnée entre le gouvernement, la société civile et les partenaires internationaux est essentielle pour inverser la tendance et éviter une crise sanitaire majeure dans les années à venir.
