Libertés médiatiques à Madagascar : ILONTSERA alerte sur une situation préoccupant
Face à la recrudescence des atteintes à la liberté de la presse et à la montée des tensions sociopolitiques, l’ONG ILONTSERA tire la sonnette d’alarme. En sa qualité d’Observatoire des médias et de la communication, l’organisation dénonce une série de dérives inquiétantes dans le traitement de l’information et l’exercice du journalisme à Madagascar.
L’ONG cite plusieurs événements récents — dont les affaires d’empoisonnement à Ambohimalaza, les intoxications alimentaires dans plusieurs régions, la crise sanitaire à Ikongo ou encore la controverse autour des cinq Boeings destinés à l’Iran — comme autant d’exemples d’une manipulation croissante de l’information à des fins politiques. Ces situations auraient été marquées par une désinformation systématique, un sensationnalisme excessif et une atteinte à des principes fondamentaux comme le droit à l’information, la transparence ou encore la présomption d’innocence.
Depuis le début de l’année, ILONTSERA rapporte une dizaine de cas documentés d’atteintes à la liberté de la presse : agressions physiques et psychologiques, intimidations, poursuites judiciaires, destruction de matériel, harcèlement sexuel ou encore menaces de mort. Des pressions qui poussent de nombreux journalistes à l’autocensure, en plus des contraintes éditoriales imposées par leurs rédactions.
Face à ce climat tendu, l’ONG appelle à l’accélération de la mise en place de l’Autorité Nationale de Régulation de la Communication Médiatisée (ANRCM), ainsi qu’à l’adoption de la loi sur l’accès à l’information à caractère public (LAICP). Elle insiste également sur la nécessité de renforcer les compétences des professionnels des médias et de promouvoir l’éducation aux médias auprès de la population, afin de développer un esprit critique face aux contenus, en particulier ceux diffusés sur les réseaux sociaux.
Enfin, ILONTSERA plaide pour une implication plus forte de la société civile dans la défense des libertés médiatiques, et encourage les journalistes qui, malgré un contexte difficile, s’efforcent de respecter leur mission d’informer avec rigueur. L’organisation conclut en appelant les autorités à garantir un cadre propice à la liberté d’expression, au débat démocratique et à la cohésion sociale à Madagascar.



