Madagascar : retard dans la ratification du Protocole de Maputo et ses conséquences néfastes sur les droits des femmes
Malgré sa signature le 11 juillet 2003, Madagascar n’a pas encore franchi le cap de la ratification du Protocole de Maputo. Ce texte, composé de 32 articles, vise à promouvoir et protéger les droits des femmes dans tous les domaines. Son absence de mise en œuvre légale a des conséquences néfastes et entrave considérablement l’avancée des droits des femmes dans le pays.
L’avortement médicalisé, un point d’achoppement majeur
L’un des articles du Protocole de Maputo, l’article 14.2.c, cristallise les réticences de certains à Madagascar. Cet article prône la protection des droits reproductifs des femmes, y compris l’accès à l’avortement médicalisé en cas d’agression sexuelle, de viol, d’inceste, ou lorsque la grossesse met en danger la santé mentale ou physique de la mère, ou la vie de la mère ou du fœtus.
Pour Lolonirina Nivoseheno Jessica Stéphanie, responsable du Forum Génération Egalité, cet article ne devrait en aucun cas constituer un obstacle à la ratification du Protocole. Elle souligne que « aucun des articles ne devrait être un obstacle pour avancer ».
Un processus de ratification long et complexe
La ratification du Protocole de Maputo implique un parcours législatif exigeant. Le texte doit d’abord être examiné par le gouvernement, puis soumis au vote du Parlement. Ce processus, souvent lent et complexe, retarde l’application effective des dispositions du Protocole.
Andraina Ratsimba, juriste malagasy, préconise un échange de bonnes pratiques avec les pays ayant déjà ratifié le Protocole. Cette démarche pourrait s’avérer précieuse pour Madagascar afin d’identifier les obstacles et faciliter son adoption.
Un plaidoyer continu pour les droits des femmes
Le retard dans la ratification du Protocole de Maputo met en lumière les défis persistants auxquels les femmes malgaches sont confrontées dans leur quête de l’égalité des droits. Le Forum Génération Egalité, à travers ses diverses actions de sensibilisation et de plaidoyer, s’efforce d’informer la population sur ses droits et d’interpeller les autorités sur l’urgence de ratifier ce protocole.