
Travail des enfants : près d’un enfant malagasy sur deux concerné
Alors que le monde marque la Journée internationale contre le travail des enfants, Madagascar fait face à une réalité préoccupante : près de 47 % des enfants âgés de 5 à 17 ans sont astreints au travail, selon l’enquête MICS 2018. Un chiffre qui reflète la gravité de la situation dans le pays, où de nombreux enfants accomplissent des tâches pénibles, souvent dangereuses, dans les exploitations agricoles ou les mines artisanales.
Dans de nombreuses familles malgaches, la pauvreté et l’absence de protection sociale contraignent les enfants à contribuer à la survie du foyer. Cette situation, loin d’être isolée, s’inscrit dans une problématique mondiale persistante.
138 millions d’enfants travailleurs dans le monde
Un nouveau rapport de l’Organisation internationale du Travail (OIT) et de l’UNICEF, intitulé « Travail des enfants : estimations mondiales 2025, tendances et chemin à suivre », révèle qu’environ 138 millions d’enfants à travers le monde sont toujours concernés par le travail des enfants. Parmi eux, 54 millions effectuent des travaux dangereux, compromettant leur santé, leur sécurité et leur développement.
Malgré une réduction de près de 50 % depuis 2000 (ils étaient 246 millions cette année-là), les progrès ralentissent. Entre 2016 et 2020, la baisse n’a été que de 20 millions d’enfants. La croissance démographique, les conflits, la pauvreté extrême et l’insuffisance des systèmes de protection sociale expliquent en partie ce recul de la dynamique.
Des secteurs et populations particulièrement vulnérables
Le rapport indique que l’agriculture concentre 61 % des cas de travail des enfants, suivie par le commerce (27 %) et l’industrie (13 %). Les garçons (50 %) sont légèrement plus touchés que les filles (44 %), tout comme les enfants vivant en milieu rural (51 % contre 32 % en milieu urbain).
L’Afrique subsaharienne est la région la plus touchée, représentant près des deux tiers des cas recensés dans le monde.
« Nous savons que les protections juridiques, l’élargissement de la protection sociale et l’accès des adultes à des emplois décents peuvent nous rapprocher de notre objectif d’éliminer le travail des enfants », affirme Catherine Russell, Directrice générale de l’UNICEF.
Pour espérer atteindre l’objectif d’élimination totale du travail des enfants, fixé pour 2030 dans les Objectifs de développement durable, les efforts doivent être accélérés – 11 fois plus rapidement que le rythme actuel, avertissent l’OIT et l’UNICEF.
Parmi les solutions préconisées :
Des filets de sécurité sociale pour les familles vulnérables ;l’accès à un travail décent pour les adultes ;une éducation de qualité, gratuite et accessible à tous ;un renforcement des lois et de leur application ;une responsabilité accrue des entreprises dans leurs chaînes d’approvisionnement.
« Les avancées sont possibles, mais elles nécessitent des engagements forts et durables de la part des gouvernements, des partenaires sociaux et de la communauté internationale », rappelle Gilbert F. Houngbo, Directeur général de l’OIT.



