Campagne de réparation pour éliminer la fistule obstétricale : Madagascar vise à réparer 700 femmes par an
Octobre 2024 – L’hôpital Ambovombe Androy et le pavillon Sainte Fleur Anosy accueillent 50 femmes souffrant de fistule obstétricale (FO). Il s’agit de la 4ème et 5ème campagne de réparation pour l’élimination de la fistule obstétricale à Madagascar pour l’année 2024.
Un reportage réalisé à Anosy le 01 octobre 2024.
Le 20 septembre, 25 femmes sont arrivées au pavillon Sainte Fleur, à Anosy Antananarivo. Elles ont été consultées par les médecins le 22 septembre. L’intervention chirurgicale a débuté deux jours plus tard. Parmi ces femmes, une jeune fille de 14 ans. Elle est atteinte de la maladie en raison de sa grossesse précoce. C’est triste, a déclaré Josiane Yaguibou, représentante résidente du Fonds des Nations unies pour la population (UNFPA), en exprimant son émotion face à la maladie de cette jeune Malgache.
La plupart de ces femmes atteintes de la FO viennent de Manakara, dans la région de Fitovignany. Les autres sont originaires du Bongolava et d’Antananarivo. L’association Opération Fistula a recherché ces femmes dans la communauté. Elle les a ensuite transportées à Antananarivo pour les procurer des soins. L’UNFPA travaille en collaboration avec le Ministère de la Santé Publique, l’Ordre de Malte et d’autres partenaires tels que l’Opération Fistula pour organiser ces campagnes de réparation gratuite pour les femmes et les filles atteintes de fistule à Madagascar. Depuis 2010, 12 291 femmes ont été opérées. Chaque année, l’objectif est de réparer 700 femmes à travers Madagascar. Selon les estimations, il y a 50 000 femmes atteintes de fistule dans l’ensemble de Madagascar.
La fistule obstétricale une maladie évitable
La FO est un trou entre le canal de naissance et la vessie et/ou le rectum. C’est l’une des lésions les plus graves et les plus tragiques de l’accouchement. Elle est causée par un accouchement prolongé sans accès à un traitement médical rapide et de qualité. La prévention joue un rôle important dans l’élimination de la fistule. Cependant, au niveau communautaire, la méconnaissance des risques liés à l’accouchement à domicile et les barrières culturelles persistent.
La sensibilisation et l’éducation sont essentielles pour s’assurer que les femmes enceintes se rendent dans les cliniques pour être examinées par des professionnels de la santé. Ces centres doivent être équipés pour prendre en charge les patientes. En cas de complications, la femme doit accoucher par césarienne, non seulement pour éviter la mort, mais aussi pour sauver la vie de son bébé et prévenir la fistule.
À Madagascar, dix femmes meurent chaque jour de complications liées à l’accouchement.