Promouvoir la contraception en Afrique est une priorité
Jeudi 26 septembre 2024 – Le monde entier célèbre la 17ème édition de la journée mondiale de la contraception. Le thème choisi pour cette année s’intitule : « Un choix pour tout le monde. La liberté de planifier, le pouvoir de choisir ».
Depuis la conférence internationale sur la population et le développement (CIPD) tenu au Caire, en Egypte en 1994, les représentants des 179 gouvernements ont adopté un Programme d’action révolutionnaire et ont appelé à faire des droits des femmes et de leur santé reproductive un sujet central dans les efforts nationaux et internationaux de développement économique et politique. En particulier, le Programme d’action appelait à assurer l’accès de toutes à des soins complets de santé reproductive, notamment une planification familiale volontaire, des grossesses sans risque et des services d’accouchement, ainsi qu’à la prévention et au traitement des infections sexuellement transmissibles.
Trente ans après cette conférence, le Dr Sennen Hounton, directeur du bureau régional du Fonds des Nations unies pour la population (UNFPA) pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre (WCARO), partage avec les journalistes membres du Réseau des médias africains pour la promotion de la santé et de l’environnement (REMAPSEN) les progrès réalisés et les défis rencontrés dans la mise en œuvre des résolutions de la CIPD pour l’Afrique, et en particulier pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre.
Selon le Dr Sennen Hounton, les médias aident l’UNFPA à atteindre ces trois résultats transformateurs : l’élimination des décès maternels d’ici 2030, l’élimination de la violence à l’égard des femmes et des filles et l’élimination des besoins non satisfaits en matière de planification familiale.
Progrès et défis persistants
De nombreux progrès ont été réalisés en Afrique de l’Ouest et du Centre. La prévalence contraceptive est passée de 13 % en 2015 à 18 % en 2024. Les besoins non satisfaits a diminué de 24 % à 17 %. Le directeur régional de l’UNFPA a souligné les efforts déployés par les gouvernements pour respecter leurs engagements. » Certains pays ont fait des bons extraordinaire « , a-t-il expliqué. Selon lui, vingt pays sur vingt-trois utilisent de plus en plus l’argent de leur budget pour acheter des produits contraceptifs. Certains pays ont mis en place des politiques visant à promouvoir ou à fournir des services de planification familiale gratuits. Ils disposent de mécanismes permettant un accès gratuit aux produits contraceptifs.
Toutefois, des difficultés majeures entravent le droit des femmes et des jeunes filles à planifier leur fécondité. Selon ses explications, les crises humanitaires sont un facteur aggravant de cette situation. Trente-six millions de personnes ont besoin d’une aide à la protection. Il y a des personnes qui sont obligées de se déplacer. Par ailleurs, la pauvreté s’accroît et certains pays sont de plus en plus endettés. De plus, la sous-région de la WCARO a le taux de fécondité le plus élevé au monde, avec une moyenne de 4,8 contre un taux mondial de 2,3. Actuellement, « nous sommes dans un contexte de poly-crise, ce qui signifie que les gouvernements ne sont pas en mesure de respecter leurs engagements en matière de planification familiale« , a poursuivi le Dr Sennen Hounton. Certes, les gouvernements ont fait des efforts importants, mais il reste encore beaucoup de chemin à parcourir, a-t-il conclu.
La planification familiale contribue à la croissance économique
S’exprimant sur les avantages de la contraception, le Dr Sennen Hounton a déclaré que la planification familiale « n’est pas seulement une question de droits, mais aussi une question économique, environnementale et éducative. C’est une question de paix et de sécurité« . Actuellement, l’UNFPA répond aux besoins en PF de vingt millions de femmes, mais ce nombre devrait augmenter en raison du poids démographique qui augmente chaque année. Cette croissance démographique a certainement des répercussions non seulement sur l’économie, mais aussi sur l’environnement, l’éducation et même la santé. Une étude suggère que la satisfaction des besoins en contraception pourrait prévenir plus de la moitié des décès maternels en limitant les grossesses à risque, en espaçant les accouchements et en réduisant la probabilité d’avortements dangereux. Le respect des engagements pris par les pays en matière de planification familiale entraînera sans aucun doute une croissance économique.
L’UNFPA soutient les gouvernements dans trois domaines clés : l’environnement, l’offre et la demande. La création d’un environnement favorable à la planification familiale facilite l’accès des femmes et des filles aux produits et services de planification familiale. Pour ce faire, les pays sont appelés à honorer leurs engagements en mettant l’accent sur le montant alloué au planning familial dans leur budget. Bien sûr, les partenaires techniques et financiers y contribuent, mais l’engagement du gouvernement à répondre aux besoins de sa population est également important. La réalisation des trois résultats transformateurs de l’UNFPA nécessite la participation de tous les acteurs des droits de l’homme, et en premier lieu du gouvernement.
Vonona Rakotondratsimba