Schizophrénie à Madagascar : Un cri d’alarme pour un meilleur accompagnement

La schizophrénie touche environ 24 millions de personnes dans le monde, soit 1 personne sur 300 (OMS, 2022). À Madagascar, bien que les données nationales soient limitées, une étude menée en 2023-2024 dans quatre services de psychiatrie d’Antananarivo révèle que 15,02 % des hospitalisations psychiatriques sont liées à cette maladie.
Face à cette réalité, le pays ne dispose que de six services de psychiatrie et de 21 psychiatres, dont certains encore en formation, pour une population dépassant 28 millions d’habitants. L’accès aux soins est donc extrêmement restreint, accentuant la marginalisation et la souffrance des personnes atteintes de schizophrénie. Cette situation a été évoquée lors du Rendez-vous de REMAPSEN MADA, tenu le 12 mars à Ambohidahy.
Briser le silence et lutter contre les préjugés
Pour sensibiliser le public et combattre les stigmatisations, l’Association Psy-kôzy Madagascar organise un ciné-débat le 15 mars à 9h30 au Centre Arrupe Faravohitra. L’événement comprendra la projection d’un film, suivie d’un échange avec un professionnel de santé mentale et une personne vivant avec la schizophrénie.
L’entrée est fixée à 5 000 Ariary pour le grand public et à 3 000 Ariary pour les étudiants, sur présentation de leur carte.
Un appel à la création d’un centre de réhabilitation
Face aux lacunes du système de santé mentale, Psy-kôzy Madagascar plaide pour la mise en place d’un centre de réhabilitation psychosociale. Une telle structure, inexistante dans le pays, est pourtant essentielle pour :
- Assurer un suivi de qualité et durable aux patients après leur hospitalisation.
- Offrir un accompagnement psychologique et familial pour améliorer leur bien-être.
- Restaurer leur dignité et leur qualité de vie en impliquant leurs proches.
- Proposer des activités de réhabilitation cognitive et sociale pour favoriser leur autonomie.
- Mettre en place des ateliers de formation professionnelle afin de faciliter leur réinsertion.
- Créer un espace de socialisation pour lutter contre l’isolement et la stigmatisation.
Aujourd’hui, faute de structures adaptées, les patients en sortie d’hospitalisation se retrouvent souvent sans suivi. L’association lance un appel aux ONG, fondations et institutions pour soutenir ce projet et garantir une prise en charge plus humaine et efficace des personnes atteintes de schizophrénie à Madagascar.